Présentation
VITAMINE D ses autres noms : calciférol, calcifédiol, cholécalciférol, ergocalciférol, dihydroxycholécalciférol, vitamine soleil, vitamine antirachitique.
À la fois vitamine et prohormone, la vitamine D est vitale pour la santé des os et des dents. En effet, elle joue un rôle essentiel dans le métabolisme du calcium dans l’organisme. Elle régularise le taux de calcium sanguin en améliorant l’absorption intestinale de ce minéral, tout en minimisant son élimination par l’urine. Elle participe aussi à la déposition et au retrait de calcium des os, selon les besoins de l’organisme. « Calciférol », un des autres noms de la vitamine D, vient du latin et signifie d’ailleurs « qui porte le calcium ».
On a aussi appelé la vitamine D « vitamine antirachitique » parce que le rachitisme, un trouble de la croissance, est causé par une carence en vitamine D.
La vitamine D comprend en fait un ensemble de substances liposolubles qu’on nomme parfois provitamines D. Ces provitamines comprennent notamment l’ergocalciférol (D2 – forme végétale) et le cholécalciférol (D3 – forme animale). L’organisme les transforme en partie en calcitriol (sous forme hormonale), le composé qui engendre la majorité des effets bénéfiques. Le calcitriol contrôle aussi de nombreux gènes qui régulent, par exemple, la prolifération et la différenciation cellulaires et la sécrétion d’insuline.
L’organisme peut synthétiser directement la vitamine D par la peau, ce qui explique pourquoi on ne peut la considérer strictement ou purement comme une vitamine. Sous l’effet des rayons ultraviolets du soleil (d’où le nom de « vitamine soleil »), notre corps produit le cholécalciférol (vitamine D3) qui après un passage au foie puis au rein prend sa forme active (calcitriol).
La vitamine D représente un cas à part parmi les nutriments et les médicaments. En effet, elle peut s’accumuler dans les graisses et le foie où elle est mise en réserve. En fonction des besoins de l’organisme, elle peut être métabolisée et remise en circulation.
Historique
- 1865 : le médecin Armand Trousseau recommande dans son manuel de médecine clinique la consommation d'huile de foie de morue car elle possède un facteur antirachitique. Trousseau est également l'un de premiers, après le russe Sniadecki, à observer que l'exposition au soleil protégeait les enfants du rachitisme.
- 1890 : le médecin anglais Palm, après une étude épidémiologique, conclut que le seul dénominateur commun pour expliquer le rachitisme est le manque d'exposition au soleil.
- 1922 : McCollum découvre que l'huile de foie de morue conserve ses vertus antirachitiques même après avoir détruit toute la vitamine A. Il existe donc un deuxième facteur liposoluble qu'il baptisa "vitamine dépositrice de calcium".
- 1924 : le docteur Harry Steenbock et le docteur Hess montrent que le rayonnement ultraviolet peut induire un facteur antirachitique dans la nourriture et chez l'animal.
- Fin des années 20 : il est clairement établi que le rachitisme peut être prévenu et guéri par exposition directe au soleil, par irradiation aux ultraviolets, par consommation d'aliments irradiés ou d'huile de foie de morue.
- 1932 : les cristaux de vitamine D2 pure sont isolés.
- 1936 : les cristaux de vitamine D3 pure sont isolés à partir d'huile de foie de thon.
- 1952 : le docteur Woodward réalise la première synthèse de vitamine D3 ce qui lui vaut le prix Nobel de chimie en 1965.
- 1964 : Norman détecte l'existence de 3 métabolites de la vitamine D. En 1971, il établit la structure du calcitriol.
- Depuis 1980, des récepteurs des dérivés de la vitamine D ont été découverts dans les cellules de nombreux organes.
Les principales causes de carence en vitamine D
. Une trop faible exposition au soleil peut causer une carence en vitamine D. C’est souvent le cas l’hiver, sous certaines latitudes, ou pour les personnes qui n’exposent pas régulièrement leur peau au soleil pour une raison ou une autre (grands malades, invalides, personnes âgées, etc.).
. Le fait de suivre trop scrupuleusement les conseils relatifs au cancer de la peau en évitant complètement le soleil ou en utilisant systématiquement de la crème solaire de forte protection contribue à une carence en vitamine D dans la population.
. Les végétaliens, qui ne consomment ni viande, ni poisson, ni oeufs, ni produits laitiers, sont à risque de carence, car leur alimentation fournit peu de cette vitamine.
. Certains troubles d’absorption intestinale, de même que certaines maladies, comme la mucoviscidose (fibrose kystique) ou la maladie coeliaque, peuvent entraîner un déficit en vitamine D.
. Il semble que la capacité de l’organisme à absorber ou à synthétiser la vitamine D diminue avec l’âge.
. Les pédiatres recommandent souvent la supplémentation pour les nourrissons alimentés exclusivement au sein puisque le lait maternel renferme très peu de vitamine D.
Vitamine D : ses principaux rôles
La vitamine D est bonne pour les os, pour les muscles et pour le coeur. Elle aurait même des propriétés contre le cancer et les maladies cardiovasculaires… Elle est une vitamine indispensable. Pourtant, près de la moitié de la population en manque.
Une partie de la vitamine D est endogène, c'est-à-dire produite par notre propre corps, au niveau de la peau grâce à l'action des rayons ultraviolets du soleil sur le cholestérol. Une autre partie est en revanche exogène, c'est-à-dire qu'elle provient d'une source extérieure en l'occurrence notre alimentation. On trouve de la vitamine D dans la plupart des aliments. Les plus riches étant les poissons gras, l'huile de foie de morue ainsi que certains végétaux tels que les champignons.
La vitamine D agit au niveau des intestins et des reins pour absorber le calcium et le phosphore et permettre sa fixation sur les os. Autrement dit, la vitamine D intervient dans la croissance osseuse. La carence en vitamine D provoque donc des problèmes de rachitisme chez les enfants et des problèmes de perte osseuse chez l'adulte avec une augmentation des risques de fracture.
Mais ce n'est pas son seul rôle. On retrouve des récepteurs à la vitamine D un peu partout dans l'organisme, que ce soit au niveau cardiovasculaire, neuronal ou au niveau du pancréas. Sans oublier son rôle dans l'immunité.
Ainsi, l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui fournit des avis scientifiques pour assister les décideurs politiques, a confirmé que l’apport nutritionnel en vitamine D a des bienfaits démontrés sur la santé en contribuant :
- au développement normal des os et des dents chez le nourrisson et le jeune enfant ;
- à maintenir les os et les dents en bon état ;
- au fonctionnement normal du système immunitaire et de la réponse inflammatoire ;
- au maintien du fonctionnement musculaire normal ;
- à réduire le risque de chutes. Les chutes sont un facteur de risque de fracture, plus particulièrement chez les hommes et les femmes de 60 ans et plus. Pour obtenir un effet probant, il faut consommer chaque jour 800 UI (soit 20 µg) de vitamine D provenant de sources diversifiées ;
- à l’absorption / utilisation du calcium et du phosphore et au maintien de concentrations sanguines normales en calcium ;
- à la division normale des cellules.
Vitamine D : Une grande partie de la population française et européenne en déficit
En Angleterre, un nourrisson de quatre mois est mort des conséquences de son rachitisme. Le rachitisme est un manque pathologique de vitamine D, qui peut entrainer une fragilité osseuse. De nombreux enfants en souffraient avant la Seconde Guerre mondiale. Face aux nombreuses fractures du bébé anglais, la police avait d’abord pensé à un cas de maltraitance, mais les examens médicaux ont révélé que l'enfant souffrait d'une carence importante en vitamine D. Sa mère aussi était très carencée, et n'avait pas pu, en l'allaitant, lui apporter la quantité de vitamine nécessaire. Selon le magazine New Scientist, les cas de rachitisme sont en hausse en Grande-Bretagne : 147 enfants en 1997, 762 en 2010.
Ce cas fait ressurgir un problème de santé publique de plus en plus remarqué par le monde médical : l'insuffisance, voire la carence, des populations vivant au nord du 40ème parallèle. Soit, par exemple, l'Europe du Nord, la Canada, les Etats-Unis...
Des enquêtes menées dans plusieurs pays montrent qu’une grande partie de la population a un apport en vitamine D inférieur aux niveaux recommandés. Une récente enquête a établi que 91 % des Allemandes et 82 % des Allemands ne consommaient pas les doses journalières recommandées. Par ailleurs, une étude américaine a fait état d’une baisse sensible des niveaux de vitamine D dans le sang au cours de la dernière décennie.
On continue à rapporter des cas de carence sévère dans les villes du monde entier. Des études ont montré que nombre de personnes âgées et vivant dans des établissements spécialisés ne recevaient pas suffisamment de vitamine D.
Grande sécurité d'emploi
Il n’y a toxicité de la vitamine D qu’en cas d’apport excessif sous forme de compléments à des doses supérieures à 50 000 UI/jour, ce qui est bien supérieur aux quantités nécessaires pour profiter de ses bienfaits.
Des taux de 25(OH)D supérieurs en permanence à 375 nmol/L peuvent engendrer des taux sanguins de calcium anormalement élevés susceptible de causer une perte osseuse, des calculs rénaux et la calcification d’organes tels que le cœur et les reins en l’absence prolongée de traitement.
Des symptômes légers d’intoxication sont la nausée, la faiblesse, la constipation et l’irritabilité.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, European Food Safety Authority) et les autorités sanitaires américaines ont fixé à 4 000 UI (100 microgrammes ou µg) par jour l’apport maximal tolérable en vitamine D chez un adolescent ou un adulte.
Le soleil, la meilleure source
L’exposition au soleil peut combler de 80 à 90% des besoins en vitamine D. Comment combler une carence en vitamine D grâce au soleil ?
- Il faut s’exposer au soleil pour une durée de 10 à 15 minutes minimum,
- L’exposition doit avoir lieu au moins de 2 à 3 fois par semaine,
- Le moment le plus propice de la journée pour l’absorption des rayons UV est entre 11h et 14h,
- Il faut s’exposer au minimum les mains, les avant-bras et le visage,
- Il ne faut pas appliquer d’écran solaire sur la peau, ce qui est très souvent sujet à polémique chez les dermatologues.
Il est important de noter que ces critères sont valables d’avril à octobre et qu’ils sont variables selon l’hérédité, le sexe, la couleur de la peau, le métabolisme, etc.
On estime que l’exposition au soleil peut procurer de 80 % à 90 % de la vitamine D requise. Une simple exposition (sans écran solaire) des mains, des avant-bras et du visage pendant 10 à 15 minutes entre 11 h et 14 h, à raison de 2 ou 3 fois par semaine, suffirait à assurer un apport adéquat à un adulte en bonne santé, d'avril à octobre environ. Ceci est une moyenne : la durée d’exposition nécessaire pour obtenir suffisamment de vitamine D dépend aussi du type de peau, de l’intensité des rayons (index UVB), et du taux basal dans le sang. Par exemple, les personnes à la peau foncée, celles qui s’exposent avant 11 h ou après 14 h, celles qui utilisent systématiquement de la crème solaire et celles qui habitent sous des latitudes plus nordiques doivent s’exposer plus longtemps, ou plus souvent, pour obtenir un apport adéquat. Par exemple, les personnes à la peau foncée doivent s'exposer de 3 à 5 fois plus longtemps que les autres.
Vitamine D dans l’alimentation : rare, mais présente
La vitamine D est présente dans l’alimentation. Néanmoins, 80% des occidentaux sont carencés en vitamine D ce qui suggère que cette dernière est difficile à trouver dans son assiette. Le saumon, la truite et le hareng sont tous des poissons qui en contiennent. On peut également la retrouver dans le lait de vache, dans les jaunes d’œufs, le foie des animaux et les boissons de soja (soya) enrichies.
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Dans le règne végétal, la vitamine D est présente uniquement sous la forme de vitamine D2.
Il y a encore peu de temps, la présence de vitamine D3 était considérée comme inexistante car elle est synthétisée par les poissons, les mammifères et les humains. Certaines plantes Africaines telles citrullus lanatus (melon Kalahari), schinziophyton rautanenii (arbre manketti ou mongongo), sclerocarya birrea (arbre marula), contiennent une quantité de vitamine D3 sous forme de traces, trop insuffisante pour une utilisation pratique.
Seule une variété de lichen assez abondant dans la nature, contient de la vitamine D3 à une concentration faible : de l’ordre de 1 à 2 grammes pour 1000 Kg de matière.
Pourquoi le lichen boréal ?
Le lichen suit une forme de vie rustique : il est apparu sur terre, au Cambrien – il y a environ 500 millions d’années. Il pousse sur des supports variés et dans des milieux souvent hostiles (exposition à la sécheresse ou à des températures extrêmes).
Le lichen, une espèce différente
Le lichen est à part dans le règne végétal : ce n’est pas une plante au sens propre du terme mais l’association d’une algue avec un champignon. Une symbiose totale des deux parties qui dure depuis des millions d’années : un couple gagnant-gagnant. Grâce à cette double origine, le lichen est capable de produire des substances organiques différentes des autres végétaux : la vitamine D3 en est la preuve.
Principales sources documentaires :
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