Monsieur Domenach et l'Aubier de Tilleul
La pharmacopée moderne, riche de formules chimiques compliquées mais peu efficaces ignore de plus en plus les simples que la nature, qui fait bien ce qu’elle fait a très souvent mis à coté du mal. C’est un fait doublement regrettable. Car, outre qu’ils n’apportent au malade qu’un soulagement illusoire, les médicaments chimiques ont presque toujours, à la longue, une influence générale néfaste sur l’organisme.
Si on prend, par exemple, la grande armée des rhumatisants, ont peut affirmer qu’il n’existe, dans l’arsenal des thérapeutiques qui leur sont proposées, aucun médicament réellement efficace et susceptible de leur apporter la guérison. Par contre, la plupart des rhumatisants s’intoxiquent et s’empoisonnent lentement à essayer les unes après les autres, et souvent en quantités dangereuses, les «spécialités» ou remèdes-miracles que les laboratoires astucieux leur proposent pour calmer leurs souffrances. Pourtant le remède ou plus exactement l’antidote des rhumatismes est dans la nature, à portée de la main, si l’on peut dire, de l’homme qui souffre. Encore faut-il savoir le découvrir. C’est à un modeste instituteur du Roussillon, Mr Domenach, que l’on doit cette découverte qui remonte déjà à une quarantaine d’années, mais qu’une sorte de conspiration du silence a maintenue jusqu’ici sous le boisseau. Esprit curieux et chercheur né, Mr Domenach, qui exerçait à Arles-sur-Tech, était atteint de gravelle et c’est en essayant de se guérir de cette douloureuse affection qu’il devait, en 1916, découvrir les remarquables propriétés de l’aubier de tilleul sauvage.
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L'herboristerie de Madame Faust
Entre temps, l’instituteur avait donné un nom à sa découverte qu’il avait baptisée Gravelline et fait une communication à l’Académie des Sciences. Cette communication devait d’ailleurs rester sans réponse et lorsque, dix ans plus tard, ses héritiers et continuateurs demanderont à la docte assemblée le texte de ce document on leur certifiera qu’il est effectivement Inscrit dans les archives de la compagnie, mais on refusera de leur communiquer sous le prétexte qu’ils pourraient s’en servir à des fins publicitaires ! La réputation de la Gravelline n’aurait peut-être pas dépassé les limites de la province roussillionnaise si, aux alentours de 1928, un jeune boursier parisien Mr Faust, n’avait été amené à l’essayer. Sportif, dynamique, Mr Faust, avait contracté, à la suite d’un bain froid en mer, une sciatique double qui depuis six mois, le faisait horriblement souffrir. Il n’était plus que l’ombre de lui-même, ne se déplaçait qu’en taxi, ne pouvait monter une marche sans aide, devait se laisser habiller et déshabiller comme un entant et, au moindre mouvement, grimaçait de douleur. Inutile de dire que le malade avait essayé, en vain, toutes les thérapeutiques connues, salicylate, bains, massages, rayons, etc. Sans le moindre résultat. A trente-deux ans, il y avait de quoi désespérer. C’est alors qu’un ami lui conseille d’essayer la Gravelline. Sceptique, mais ne sachant plus à quel saint se vouer, le malade accepte. Les deux premiers jours. Ses douleurs s’amplifient, il insiste néanmoins. Bien lui en prend, puisque, au sixième jours d’une cure énergique, il marche seul et sans souffrance. Quelques jours plus tard, l’amélioration se transforme en guérison totale ; toute douleur a disparu et Mr. Faust a retrouvé son activité, son dynamisme d’autrefois. Il fait alors, à la Bourse, figure de miraculé ; ceux qui, la semaine précédente, le voyaient se traîner péniblement et qui le retrouvent alerte et ingambe n’en croient pas leurs yeux. Ils veulent connaître les causes de cette surprenante guérison et, pour ceux qui souffrent, essayer cette extraordinaire thérapeutique : Mr. Faust assure inlassablement la liaison entre l’inventeur roussillonnais et les malades. Tant et si bien que Mr Domenach, pour simplifier les choses, lui demande d’être son dépositaire à Paris. Le hasard fait parfois bien les choses ; Il se trouve que Mme Faust possède un diplôme d’herboriste, c’est donc elle qui, désormais, assurera la liaison officielle entre les malades et l’inventeur. La Gravelline en France et dans le monde
Depuis ce jour, sans publicité, sans tapage, la Gravelline a poursuivit une étonnante carrière. Car à la grande surprise de ses promoteurs, l’aubier de tilleul sauvage devait se révéler efficaces dans bien d’autres affections que la gravelle. Puissant dissolvant de l’acide urique et merveilleux draineur des voies biliaires et urinaires, il est souverain dans la lutte contre les souffrances causées par les affections rhumatismales, goutte, sciatique, lumbago, rhumatismes, etc… Mais il a aussi le pouvoir de dissoudre les calculs de la vésicule biliaire, des reins ou de la vessie et de provoquer ainsi leur élimination naturelle.
Enfin, à l’usage, les malades devaient en outre découvrir que la gravelline était efficace dans le traitement de l’urée, du diabète et de l’albumine. Nombreux sont d’ailleurs les médecins qui, aujourd’hui, substituent ce remède simple et efficace aux coûteuses spécialités. Comme toujours les témoignages de malades guéris, et souvent miraculeusement, alors qu’ils n’espéraient plus retrouver la santé, en disent plus long que les commentaires les plus savants. Cet habitant de Saint-Victor-l’Abbaye, dans la Seine-Maritime, qui était devenu infirme et ne quittait sa petite voiture que pour prendre ses béquilles, a quelque raison de croire en l’efficacité de l’aubier de tilleul, aujourd’hui qu’il remarche comme un homme normal et qu’il ne connaît plus la moindre souffrance. Mme F…, de Garches était atteinte de polyarthrite depuis treize ans. Elle avait, est-il besoin de le dire subi de multiples traitements, des piqûres aux suppositoires en passant par les rayons et les cachets. En vain. Vingt jours de traitement à la gravelline et son état s’améliore de façon si spectaculaire que son entourage crie au miracle. Certes, on ne peut pas toujours parler de guérison définitive. Il est des malades qui sont de véritables usines à acide urique. La cure d’attaque à la gravelline met fin aux souffrances, la cure d’entretien évite le retour des crises. C’est ainsi que, dans la goutte notamment, on a vu des crises cependant très aiguës, avec enflure du pied, jugulées radicalement en 48 heures.
Même succès dans le traitement des calculs de la vésicule, des reins ou de la vessie où des malades sur le point d’être opérés sont littéralement sauvés du bistouri grâce au modeste aubier de tilleul. Tel ce jeune parachutiste qui était soigné au Val-de-Grâce pour des calculs rénaux. Le major, à la radio, avait décelé un calcul important qu’il avait décidé d’opérer. Ayant un congé à prendre il avait remis cette intervention de quelques semaines. Entre temps, sur les conseils d’un patient, le jeune malade tait une cure de gravelline. Au bout de quelques jours il se sent nettement mieux, ses douleurs ont disparu. Il continue la cure. Lorsque le major revient, le malade fait une nouvelle radio et constate que le calcul a considérablement diminué et changé de place. Il renonce à l’opération et prescrit de continuer la cure de gravelline. Le parachutiste est aujourd’hui guéri, du moins en excellente santé et en pleine forme physique. A la moindre alerte, une courte cure de Gravelline suffira à parer tout danger. Il faut noter, d’ailleurs, que plusieurs praticiens de Capvern, station spécialisée dans le traitement des diurèses et lithiases rénales, recommandent officiellement la cure d’aubier de tilleul sauvage à leurs patients. Qu’il s’agisse de rhumatismes, de sciatique, de calculs, de diabète ou d’urée, les témoignages de reconnaissance des malades sont aussi nombreux et éloquents. Encore une fois, il n’est pas possible d’affirmer qu’il s’agit toujours de guérison définitive mais l’obligation d’une cure périodique de tisane n’est rien comparée aux souffrances endurées jusque là par les malades.
L’aubier de tilleul sauvage se prend sous forme de décoction obtenue en faisant réduire aux trois quarts 35 à 40 grammes d’aubier dans un litre d’eau. La tisane obtenue n’est nullement désagréable au goût et peut être bue chaude ou froide à n’importe quel moment de la journée. Les doses varient selon l’état du malade et vont de trois quarts de litre tous les deux jours, pendant la cure d’attaque, à un verre a madère chaque matin pendant les cures d’entretien. D’une façon générale, les praticiens qui prescrivent régulièrement l’aubier de tilleul à leurs malades, n’enregistrent qu’un à deux pour cent de réfractaires au traitement, ce qui est vraiment peu dans un domaine où les plus coûteuses spécialités échouent souvent dans la proportion de 45 à 55 %, sinon plus.
Jean Palaiseul |